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Faim de changement

Au Canada, plus d’un programme d’aide alimentaire sur trois ne suffira pas à la demande cette année.

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Les organismes sans but lucratif s'attendent à une hausse de 18 % de la demande, ce qui entraînera plus d'un million de nouvelles visites en 2024

76$

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Chaque organisme sans but lucratif a besoin d'un montant moyen de 76 000$ pour répondre à la demande prévue pour ses services

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Plus du tiers des organismes sans but lucratif au Canada sont obligés de refuser des gens

PUBLISHED

February 27, 2024

Au Canada, plus d’un programme d’aide alimentaire sur trois ne suffira pas à la demande cette année.

+ d’un million

Les organismes prévoient une hausse de la demande de 18 %. Autrement dit, plus d’un million de personnes de plus demanderont de l’aide alimentaire en 2024.

76 000 $

C’est la somme dont chaque organisme de soutien aura besoin en moyenne pour répondre à la hausse prévue de la demande.

36%

Plus d’un organisme sur trois au pays doit refuser des gens.

En décembre 2023, Deuxième Récolte a mené une enquête auprès de plus de 1 400 organismes du pays offrant de l’aide alimentaire pour leur demander à quel point ce service serait en demande en 2024.

Ces organismes de premier plan si essentiels prévoient recevoir plus d’un million de personnes de plus cette année! Et beaucoup n’arrivent pas à répondre à la demande.

« Les Canadiens ne sont plus en mesure de faire face à l’augmentation des prix de la nourriture, a déclaré Lori Nikkel, directrice générale de Deuxième Récolte. De plus en plus de personnes sont obligées de faire appel à la charité alimentaire, une solution de dernier recours. Les organismes de bienfaisance alimentaire ont déjà du mal à répondre à la demande actuelle, et beaucoup sont obligés de refuser des gens et d’ajouter leur nom à des listes d’attente croissantes pour obtenir de l’aide. Nos systèmes cèdent sous la pression. »

In Canada, 36% of all non-profit programs are forced to turn people away. Following three years of significant increases in demand for food from charities, many programs are operating past their limits and expecting an additional 18% increase in 2024. In Toronto the anticipated increase is 30%.

L’enquête, dont la deuxième édition a eu lieu à la fin de 2023 auprès de plus de 1 400 organismes canadiens d’aide alimentaire (banques alimentaires, organismes religieux, écoles, refuges et autres organismes de services sociaux), demandait aux organismes comment ils évaluaient les fluctuations de la demande pour leurs programmes de soutien alimentaires.

Voici quelques faits saillants :

  • 36 % des organismes doivent mettre des gens sur une liste d’attente. À Toronto, cette proportion atteint 50 %;
  • les organismes prévoient une augmentation de la demande de 18 % en 2024, et même de 30 % à Toronto. Cela représente plus d’un million de nouvelles personnes au pays qui devront recourir aux banques alimentaires cette année;
  • 43 % des organismes auront besoin de 50 % ou plus de denrées périssables pour répondre à la demande cette année;
  • 52 % des organismes auront besoin de 50 % ou plus d’aliments non périssables pour répondre à la demande cette année;
  • le financement moyen requis par organisme a augmenté de 13 % par rapport à l’année dernière, ce qui représente 76 000 $ par organisme en moyenne.
Projection de l'augmentation de la demande d'aide alimentaire. 32% à Halifax. 7% à Ottawa et Calgary. 9% à Montréal. 30% à Toronto. 19% à Vancouver.
Chaque organisme de bienfaisance aurait besoin de 76 000 dollars supplémentaires pour répondre à la demande. À l'échelle du pays, ça représente un manque de plus de 4 milliards de dollars. À Toronto seulement, c'est un manque de 500 millions de dollars.

Les organismes d’aide alimentaire ont besoin de soutien

Il y a quand même une lueur d’espoir à l’horizon pour ces organismes : des moyens existent pour leur faire parvenir la nourriture nécessaire, limiter les conséquences néfastes du gaspillage alimentaire et aider réellement les gens dans le besoin. Quelques pistes :

Rétablir le Programme de récupération d’aliments excédentaires

Ce programme fédéral est triplement avantageux : sur le plan social, il aide les gens dans le besoin à mettre de la nourriture sur la table; sur le plan environnemental, il réduit la quantité d’aliments encore bons qui aboutissent dans les décharges; et sur le plan économique, il soutient les producteurs d’aliments du pays.

Reconduire le programme de remboursement de la TPS sur les produits d’épicerie

Ce programme aide énormément les personnes en situation financière précaire en raison de la hausse du coût de la vie. Le fédéral devrait conserver ce programme et jusqu’à ce que l’inflation revienne au niveau pré-pandémie.

Agir à l’échelon municipal

Les municipalités canadiennes peuvent limiter les effets néfastes du gaspillage alimentaire dans leur localité en exigeant des entreprises, des distributeurs et des organisateurs d’événements et festivals locaux qu’ils récupèrent les surplus pour les remettre aux organismes d’aide alimentaire. Une politique réglementaire exigeant des entreprises qu’elles mesurent le volume de nourriture gaspillé faciliterait la planification future et l’identification des secteurs problématiques, de même que des sources d’aliments sains en état d’être donnés.

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