Note de l'éditeur : Le gaspillage alimentaire n'est pas seulement un problème canadien, c'est un problème mondial qui a des répercussions dévastatrices sur les changements climatiques et la faim. Dans le monde entier, les pays luttent pour s'assurer que la bonne nourriture se retrouve dans des assiettes plutôt que dans des sites d'enfouissement, et nombre d'entre eux ont élaboré des stratégies uniques pour faire face à cette crise de front.
Au cours des prochains mois, The Harvest Journal explorera les politiques en matière de gaspillage alimentaire à travers le monde et mettra en lumière ce que les différents pays font pour prévenir et réduire le gaspillage, construire des systèmes alimentaires plus durables et résilients, protéger notre planète et enfin mettre fin au gaspillage alimentaire.
Il y a peu de pays où les déchets alimentaires sont traités à plus grande échelle, comme en Corée. En 2005, le gouvernement a interdit de jeter des déchets alimentaires dans les sites d'enfouissement avant de mettre en œuvre le compostage obligatoire à l'échelle nationale en 2013. En 2019, 95 % des déchets alimentaires de la Corée étaient convertis en engrais, en biogaz et en aliments pour animaux. Qu'est-ce qui explique le succès de ce système qui est devenu un modèle à suivre par de nombreuses personnes dans le monde ?
Dans l'ensemble, la Corée a une politique intégrée et bien exécutée qui prévoit un équilibre entre les incitatifs financiers, la participation du public et l'application de la non-conformité. Les investissements dans l'infrastructure de soutien reflètent la priorité et l'engagement du gouvernement à lutter contre les déchets.
Le système efficace de gestion des déchets s'accompagne de campagnes de sensibilisation et d'éducation visant à lutter contre le gaspillage alimentaire à la source. Par exemple, les restaurants sont encouragés à servir moins de plats d'accompagnement plus petits pour réduire les restes d'un repas traditionnel typique, tandis que les bars offrent des menus différents pour des quantités d'aliments standard et de petites quantités d'aliments. En gardant une trace de leur facture mensuelle de collecte des ordures, les gens prennent conscience de leur consommation et ajustent leurs habitudes en conséquence.
Le gouvernement coréen subventionne les installations publiques de recyclage qui : convertir les déchets alimentaires en aliments pour animaux, en compost ou en biogaz, en réduisant l'impact environnemental de son élimination.
Dans une banlieue de Séoul, le biogaz recyclé à partir de déchets alimentaires liquides est utilisé pour chauffer 3 000 maisons dans la région. Pendant ce temps, les restes solides sont transformés en suppléments nutritionnels pour le bétail, ce qui permet d'économiser de l'argent et des terres agricoles nécessaires pour faire pousser des cultures pour l'alimentation animale. Des engrais fabriqués à partir de déchets alimentaires sont distribués pour soutenir les agriculteurs et les initiatives agricoles urbaines.
La Corée applique un système de « paiement à la consommation », selon lequel les résidents sont facturés en fonction du poids de leurs déchets alimentaires. Une famille moyenne de quatre personnes paie seulement environ 6$ par mois.
Comme près de 80 % des déchets alimentaires sont composés d'humidité, les ménages sont encouragés à extraire le liquide avant de déposer leurs déchets afin d'en réduire le poids. Cela aide également la ville à économiser sur les coûts de transport.